"...Cinéma, télévision, magazines, panneaux publicitaires composent un monde d’images qui s’éloigne du réel chaque jour davantage. Nous voilà environnés de corps plus beaux que nature, d’icônes corporelles, qui tissent autour de nous un monde séducteur, tellement plus beau, plus lisse, plus pur que le vrai monde. L’univers dans lequel évolue notre corps biologique, celui où notre cœur bat pour de vrai, celui où nous avons parfois mal à la tête ou mal au dos, où nous sommes fatigués, celui où nous avons faim et soif, celui où nous vieillissons, nous semble alors si imparfait, si rugueux, si sale…

(...) le corps, inexorablement, s’abîme et sombre. Face à la beauté du monde virtuel, personne ne fait le poids.

Alors, acceptons-le : la beauté est de l’ordre du rêve, virtuel et imaginaire. Le réel, quant à lui, est tissé de défauts. C’est à cela qu’on le reconnaît."

Gérard Apfeldorfer

Source : GROS